REPORTAGES

Un toit, l’école, la santé. Est-ce trop demandé ?

« On veut nos droits, pas des promesses. »
Face à la Préfecture, des jeunes exilé·es non reconnus mineurs manifestent leur colère. Sans toit ni école, ils dénoncent l’inaction de l’État. Soutenus par le collectif Binkadi, ils exigent une vie digne, ici, à Marseille.

Ce vendredi matin, un peu avant 10h, le bitume chauffe déjà sur le boulevard Paul Peytral. Mais ce ne sont pas les températures qui inquiètent les jeunes du kiosque des Réformés.
Face à la Préfecture des Bouches-du-Rhône, une quarantaine de jeunes non reconnus mineurs par l’État ont décidé de faire entendre leur voix. Soutenus par le collectif Binkadi, ils réclament, une nouvelle fois, un toit, un accès à l’école, aux soins, à une existence digne. « On en a marre », s’exclame un des mineurs présents. « On n’a jamais vu d’enfants français dans la rue ! »

Depuis le 4 juillet, le kiosque des Réformés, en plein cœur de Marseille, s’est transformé en campement de fortune. Tentes, bâches, matelas au sol. Une quarantaine de jeunes y survivent chaque jour, sans prise en charge, dans l’indifférence presque totale des autorités. Tous affirment être mineurs. Aucun n’est cru.

Face à eux, ce matin-là, plus d’une quinzaine de policiers, en ligne, visages fermés ou souriants, casque sous le bras. En silence, ils observent le rassemblement. Sur la place, les slogans claquent au mégaphone :

« Un logement, l’école, la santé. Est-ce trop demandé ? »
« La honte à ce pouvoir qui fait la guerre aux mineurs isolés ! »
« Pas de solidarité, pas de fraternité, pas de droits. »

La colère est palpable. Elle s’entend dans chaque voix, elle se lit dans chaque regard. Un négociateur tente une médiation entre les jeunes, le collectif Binkadi et les représentants de la préfecture. Une proposition est formulée : écrire un mail, attendre huit jours pour obtenir une réponse. Mais pour les jeunes, c’est un énième coup de théâtre administratif, une mise à distance déguisée en procédure. « Vous êtes trop faciles à séduire. Ça fait un mois qu’on est là. On veut plus. On réclame nos droits ! », s’indigne l’un d’eux.

Pas de solutions immédiates, pas de mise à l’abri, pas de rendez-vous fixé. Encore une fois, la réponse institutionnelle reste en-deçà, floue, bureaucratique. Pendant ce temps, les tentes tiennent sous le soleil, et la jeunesse s’organise.

Le collectif Binkadi, présent depuis le début du campement, affirme qu’il continuera le combat aux côtés des jeunes. À Marseille, la mobilisation ne fait que commencer.

1 Août, 2025

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